Le procédé simulé ici est l’infusion de résine, utilisé pour élaborer des pièces minces (de type coques), au cours duquel une résine liquide imprègne un renfort fibreux sous l’action d’une simple dépression. Le renfort est constitué de fibres de lin (quelques dizaines de micromètres de diamètre) regroupées en « paquets », les mèches (200 à 300 µm). L’objectif de cette thèse est de caractériser numériquement l’imprégnation de la résine dans le renfort aux échelles intra-mèche (résolution des équations de Stokes) et inter-mèche (couplage Stokes-Darcy), via le calcul de quantités homogènes équivalentes (saturation / perméabilité / pression capillaire), caractéristiques de l’échelle en question. Ces quantités pourront alors servir de données d’entrée à un calcul à l’échelle supérieure (transition d’échelle). En outre, le lin, en tant que fibre végétale, présente des variabilités locales (sur sa géométrie, ses propriétés physico-chimiques), qu’il s’agira de prendre en compte lors de ces changements d’échelles. En se basant sur de précédents travaux menés en MPE, une méthode d’apprentissage machine, la régression par processus gaussiens, devrait permettre de traiter les quantités calculées comme des variables aléatoires dont la loi de probabilité traduit leur variabilité.
La première étape de cette démarche sera de générer et d’analyser des domaines statistiquement représentatifs des échelles intra- et inter-mèches. En particulier, en collaboration avec la deuxième thèse du projet LINEN, des micro-tomographies seront réalisées, dont les différentes tranches serviront de matériel de base pour la génération de domaines 2D. Une fois analysés et maillés, ces domaines seront utilisés dans les simulations numériques d’écoulement afin de procéder aux calculs de transition d’échelles.