Contexte
Proposée en 1977 pour l'astrophysique et adaptée pour la première fois à la simulation d’écoulements à surface libre en 1994, la méthode Smoothed Particle Hydrodynamics (SPH) a pour particularité d’être sans maillage, particulaire et Lagrangienne, appuyant ses interpolations spatiales sur l’utilisation de noyaux de convolutions.
Initialement fondée sur une approche faiblement compressible explicite, elle permet d’envisager des calculs massivement parallèles et de résoudre des problèmes complexes en tirant parti des architectures de calcul actuelles. En particulier, l’absence de grille sous-jacente permet des simulations faisant intervenir de fortes déformations d’interfaces fluides, possiblement avec déconnections/reconnexions d’interfaces, et en interactions couplées avec des géométries complexes déformables, simulations difficilement réalisables avec des méthodes maillées.
Cependant, le caractère explicite faiblement compressible du schéma impose, via une condition CFL basée sur l’acoustique (artificielle ou physique) au sein du fluide, de petits pas de temps responsables de temps de calculs élevés voire prohibitifs.Objectifs – Contenu scientifique
Cette thèse s’inscrit d’une part dans l’incorporation d’un modèle multi-fluide au sein d’un schéma incompressible SPH (ISPH) préexistant, et d’autre part de proposer un modèle de changement de phase incompressible, avec prise en compte de la tension de surface.
Ces travaux de recherches s’articulent autour de trois axes :
- Développent d’un schéma multiphasique incompressible ISPH, en ciblant des cas air-eau dans un premier temps
- Développement d’un modèle de tension de surface au sein du schéma ISPH
- Développement d’un modèle de changement de phase
Bibliographie
[1] G. Oger, M. Doring, B. Alessandrini and P. Ferrant, Two-Dimensional SPH Simulations of Wedge Water Entries. Journal of Computational Physics, vol. 213, pp. 803-822, 2007.
[2] G. Oger, S. Marrone, D. Le Touzé, M. de Leffe, SPH accuracy improvement through the combination of a quasi-Lagrangian shifting transport velocity and consistent ALE formalisms, Journal of Computational Physics, vol. 313, pp.76-98, 2016.
[3] J.J. Monaghan, Simulating free surface flows with SPH, Journal of Computational Physics, 110, 399-406, 1994.
[4] G. Oger, D. Le Touzé, D. Guibert, M. de Leffe, J. Biddiscombe, J. Soumagne, J.-G. Piccinali, On Distributed Memory MPI-based Parallelization of SPH Codes in Massive HPC Context, Computer Physics Communications, vol. 200, pp.1-14, 2016.
[5] L. Chiron, G. Oger, M. De Leffe, D. Le Touzé, Analysis and improvements of Adaptive Particle Refinement (APR) through CPU time, accuracy and robustness considerations, Journal of Computational Physics, vol. 354, pp. 552-575, 2018.
[6] N. Grenier, M. Antuono, A. Colagrossi, D. Le Touzé, B. Alessandrini, An Hamiltonian interface SPH formulation for multi-fluid and free surface flows, Journal of Computational Physics, 228, 8380-8393, 2009.
[7] I. Hammani, S. Marrone, A. Colagrossi, G. Oger, D. Le Touzé, Detailed study on the extension of the δ-SPH model to multi-phase flow, Computer Methods in Applied Mechanics and Engineering, vol. 368, pp. 113189, 2020.
[8] A.K. Das, P.K. Das, Modeling of liquid–vapor phase change using smoothed particle hydrodynamics, Journal of Computational Physics, 303, 125-145, 2015.
[9] F. Gibou, L. Chen, D. Nguyen, S. Banerjee, A level set based sharp interface method for the multiphase incompressible Navier–Stokes equations with phase change, Journal of Computational Physics, 222, 536-555, 2007.
[10] A. Vergnaud, G. Oger, D. Le Touzé, M. De Leffe, L. Chiron, C-CSF: Accurate, robust and efficient surface tension and contact angle models for single-phase flows using SPH, Computer Methods in Applied Mechanics and Engineering, vol. 389, pp. 114292, 2022.
[11] A. Colagrossi, S. Marrone, P. Colagrossi, D. Le Touzé, Da Vinci's observation of turbulence: A French-Italian study aiming at numerically reproducing the physics behind one of his drawings, 500 years later Editor’s Pick, Physics of Fluids 33, 2021.Environnement de la thèse
La thèse se déroulera dans les locaux du LHEEA (Ecole Centrale Nantes). Ce travail sera conduit au sein d’une équipe de développement sur la méthode SPH (équipe MELUHSINE), réunissant plusieurs chercheurs, post-doctorants et doctorants. Il pourra débuter dès septembre 2024.
Contact: Guillaume Oger – guillaume.oger@ec-nantes.fr
Documents requis pour candidater: CV, lettre de motivation et relevés de notes des deux dernières années